C’est la pleine période des repiquages sous la serre, essentiellement pour les plants de tomates! Black cherry, Blue indigo, Beauté Blanche, Verna, Ananas, Allongée, Coeur de Boeuf, Marmande, Green Zébra, des Jaunes de Fargues (c’est le nom que je leur ai donné car je ne sais pas d’où elles arrivent et ce sont mes préférées!) et tomate cerise Matt Wild Cherry ou Ambroisie Red : il y a eu un peu de travail ces derniers jours! J’espère terminer d’ici la fin du week-end (heureusement que nous avons 3 jours cette fois!). Les autres plants ne vont pas tarder non plus car avec les températures estivales de cette semaine les courges, bien que semées il y a seulement 2 semaines, ont déjà bien poussé.
J’aime particulièrement ce moment sous la serre (en vrai je crois que je les aime tous!). Les semis ont levé à 95% cette année, c’est une très belle réussite, l’espoir et l’attente de voir la vie éclore n’aura donc pas duré longtemps, c’est chouette. Mes plants, qui apparaissaient tout grands et tout engoncés dans leurs pots sont maintenant séparés de leurs acolytes de levées et ont gagné leur chambre individuelle tout confort. Ils semblent désormais tout petits, perdus dans un espace encore un peu trop vaste pour eux. Mais c’est pour gagner en force et mieux retrouver les autres plants au permapotager mi-mai, après les saints de glace. J’aime ce changement de point de vue!

C’est un peu l’image de ma vie étouffée pendant des années dans des pratiques sans but ni conscience, une vie « pour faire comme tout le monde », pour coller aux attentes de la société, pour rentrer dans le rang. C’est commode, un modèle qu’il suffit de copier, pas besoin d’y réfléchir, les autres le font pour nous. Les autres? Les publicitaires (assumés ou cachés dans divers influenceu.r.se.s), la télévision, les lobbys, les professionnels de la finance. Et puis, changement de point de vue avec la découverte de la permaculture. Ma bascule écologique, bouffée d’air frais, éveil de ma conscience, sens qui semblent enfin percevoir la réalité nue, qui se connectent à mes fibres nerveuses et les rassasient toutes, la vie passe avant tout. Redonner du sens à mes gestes, retrouver de la cohérence dans mes pratiques, les aligner avec le reste du vivant m’ont permis de trouver et de prendre enfin ma place, de m’enraciner dans un écosystème bien plus grand que l’horizon de ma seule vie. Pas de retour en arrière possible, ma vie écologique m’apporte tant de bonheur et me redonne tant de pouvoir.
Comme dans « Le Cercle des Poètes Disparus » quand le professeur Keating demande à ses élèves de monter sur son bureau pour « ne pas oublier qu’on doit sans cesse s’obliger à voir les choses sous un angle différent », pour prendre de la hauteur, pour changer de perspective tout simplement. Comme pendant ce nouveau confinement qui commence ce soir et met à nouveau en pause nos vies. Il nous permettra peut-être d’ancrer définitivement en nous la hiérarchie de nos manques et donc de questionner nos besoins, tout comme il nous permet déjà de constater très concrètement que notre surconsommation ici entraîne l’apparition d’une pandémie à l’autre bout de la terre qui nous revient comme un boomerang. Car nous sommes tous liés à l’ensemble du vivant dont nous ne sommes qu’une espèce parmi tant d’autres, tous connectés au même écosystème terre, tous responsables de nos gestes et surtout, nous avons tous le pouvoir de changer notre point de vue pour changer les choses.
Et vous, prenez-vous le temps de changer de point de vue?
Engrainons-nous les un.e.s les autres!
L’Engraineuse #LeQuotidienFaitMonBonheur