🌱 Graine du jour : Avril 🌱

🖋️Je sais profiter de chacun des jours qui passe pour en savourer chaque moment, tout comme je sais les écrire sur mon grimoire. Au jour le jour, page après page, ma plume glisse, l’encre coule sur le papier vintage, laisse invariablement une tache sur la dernière phalange de mon majeur. J’applique mes tampons, je réalise des collages, ici avec de petits films 8mm, qui offrent de belles illustrations, ces moments entre création et médiation, silencieux, sont précieux.

👩🏻‍🌾 Les agressions, les violences subies – en tant que femme, de 46 ans, je commence à avoir une belle petite collection !- ne me définissent pas. Je renvoie à leur médiocrité mes agresseurs, à eux de vivre avec ! Moi, je me nourris d’amitiés solaires, sorores et solidaires et d’amours sincères. Et je trouve dans le reste du vivant une famille accueillante dans laquelle je me ressource spirituellement.

💚 Je tourne la première page du mois d’avril, heureuse de cette nouvelle respiration. Je profite avec gratitude de ces jours sans travailler pour écrire mes nouveaux besoins, mes nouvelles envies, mes nouvelles aspirations ! Il n’y aura pas un nouveau départ, plutôt une suite à mes expériences de vie, heureuses et malheureuses, sublimées pour avancer et m’épanouir dans mon petit monde que je façonne avec amour.

L’Engraineuse #LÉcologieFaitMonBonheur

🌱Graine du jour : Magique anastomose🌱

🌱J’ai participé récemment à un stage d’initiation à la greffe d’arbres fruitiers au jardin des intuitions. Il y a de la magie dans cette opération : les zones blessées de deux arbres différents sont mises en contact et vont se cicatriser l’une l’autre, guérir en se mélangeant, en s’apportant à chacune le meilleur de l’autre. Une incision est réalisée en biseau dans chaque branche, elle doit être nette, précise, plate. Le geste méticuleux, les mains bien positionnées, les pouces qui guident le greffoir, les bras bien écartés pour ne blesser ni le greffeur ou la greffeuse ni le greffon. De ces blessures une nouvelle espèce apparaît, bénéficiant des caractéristiques des deux anciennes, plus vigoureuse, plus fertile, plus résistante. Une simple mise en contact entre ces deux parties, les deux cambium, zone de renouvellement cellulaire située entre les vaisseaux de transport de la sève des végétaux, est gage de solidarité entre elles, promesse de réussite, modèle de résilience et leçon donnée au reste du vivant par le monde végétal. Magique anastomose…

🔬En apprenant les gestes, j’ai enfin compris ce que des livres et de vieux professeurs d’université ont essayé de me mettre dans la tête lorsque j’étais étudiante. Les mots de vocabulaire me reviennent rapidement, j’étais studieuse : cambium, liber, aubier… (Le xylème et le phloème sont au programme du cycle 4, je les révise chaque année). Je les avais appris, les avais observés au microscope -images magnifiques-, mais je n’avais pas compris alors les enjeux de ces parties chez la plante. En écoutant mon voisin-ami-pépiniériste passionné nous parler de la plante, en le voyant manipuler avec délicatesse chaque greffon et aborder son geste technique main sur le cœur, j’apprends enfin ce que j’aurais aimé savoir dès le début. J’apprends avec le corps, j’apprends avec le cœur, j’apprends avec du sens. J’apprends avec d’autres, rencontré.e.s le jour-même et avec lesquel.les je partage déjà l’envie d’écologie, l’amour du vivant et des ami.e.s commun.e.s, notre relation s’établit facilement. Magique anastomose…

💚Nous partons greffer un arbre en place dans la pépinière, puis nous rentrons sous la yourte, cocon protecteur des intempéries, pour la suite de la formation. Ce lieu métamorphose tous les échanges qui s’y font en transmissions sacrées, leur donne une dimension spirituelle dont j’aime me saisir pour élever mon âme jusqu’à ressentir une communion puissante avec les végétaux qui nous accompagnent, une force de vie puissante renouvelée par la simplicité de cet assemblage de tissus, un bien-être suspendu entre ancrage pieds nus au sol et vue sur le ciel. Mon Homme s’abandonne contre moi, geste tendre inespéré en public. J’enroule mes bras autour de lui, je me nourris de notre amour et de notre désir commun de faire de notre jardin une forêt nourricière, de faire de notre maison un havre de paix pour notre famille et nos amis, de faire de notre vie un repère rassurant pour nos enfants. Magique anastomose…

L’Engraineuse #LÉcologieFaitMonBonheur

🌱Graine du jour : Printemps🌱

🌱 Qu’il est bon de célébrer l’équinoxe de mars, portail d’entrée dans le printemps. Le sabbat d’Ostara qui célèbre cette nouvelle saison prend sa place naturellement dans mes célébrations, lui qui donne le départ tant attendu de la reprise de la vie au jardin, au permapotager et sous la serre, lui qui permet le retour des pieds nus, lui qui autorise les soirées à traîner sur la terrasse. Qu’il est tellement bon, pour moi, en ce moment précis de ma vie, de tourner une page, d’aspirer à un renouveau et de me laisser porter par cette énergie de vie, par cette nouvelle dynamique printanière. Au prix d’un effort surhumain, je suis partie en promenade avec ma fidèle chienne, et j’ai glané de petites fleurs sauvages pour préparer mon autel de célébration : j’en reviens déjà réchauffée, revigorée, rassérénée.

🌍Dans ce printemps, symbole fort de renouveau vital, je souhaite puiser la force nécessaire pour affronter la situation professionnelle difficile que je traverse, ou l’énergie nécessaire pour en changer. De ce printemps je souhaite voir advenir un renouveau salvateur dans nos vies fragilisées, malmenées, à tous et toutes. Coïncidence incroyable, c’est aujourd’hui que le Giec vient de rendre son rapport présentant les synthèses de l’action à mener pour éviter de basculer dans un monde que nous maîtriserons plus, un rapport plus pessimiste que jamais sur l’évolution du climat avec un réchauffement de 1, 5 degrés atteint d’ici 2030, demain. Cette synthèse devrait fédérer politiques et médias, guider l’action publique et bouleverser les pratiques personnelles. Ce devrait être le socle sur lequel notre société se déconstruit et se reconstruit, les bases d’une nouvelle façon d’être vivant.e.s, les fondations d’une nouvelle relation au reste du vivant.

🔥 Les pratiques préconisées dans ce rapport, je les ai mises en place dans ma vie personnelle depuis longtemps. Des mesures pragmatiques, des gestes, des actions, à faire ou ne pas faire. Je n’ai pas eu besoin d’en apprendre la liste, je n’ai pas eu besoin de m’inquiéter pour le climat et la survie de l’espèce humaine parmi le reste de la biodiversité pour les appliquer. Je n’ai pas besoin de faire des efforts pour les intégrer dans mon quotidien : elles relèvent du bon sens, sont simples, naturelles et participent à mon épanouissement, voire mieux à mon émancipation. Elles alignent mes convictions profondes, mes connaissances et mes aspirations personnelles, me rendent puissante. Ces pratiques ont infusé dans mes pratiques professionnelles, m’ont amené à un engagement écologique, écoféministe, ont appelé un réveil spirituel de reconnexion profond au vivant.

💚 Ces pratiques m’ont fait expérimenter d’autres formes de relations interpersonnelles, d’autres manières d’interagir entre humain.e.s et avec le monde qui m’entoure. Dans les cercles de personnes engagées, émues et émerveillées du vivant dans lesquels j’évolue désormais, nous pratiquons la communication non violente, la gestion par consentement, l’écoute active et silencieuse, la gouvernance partagée. Nous chantons ensemble, nous formons des cercles de parole, nous nous donnons la main, nous prenons soin les un.e.s des autres, nous partageons des promenades, nous organisons des séances de partage de pratiques artistiques, culinaires ou manuelles. Nous partageons des rires et des larmes pour en faire quelque chose de beau, de résilient, de plus fort. C’est parce que nous sommes profondément changés à l’intérieur par nos pratiques écologiques que nous savons inventer et pratiquer d’autres façons d’entrer en relation les un.e.s avec les autres et c’est beau.

🌱Ce printemps qui commence cette année dans un contexte de contestation sociale intense et légitime et des politiques locales et nationales hors sol m’invite à questionner l’élan de vie qui s’empare de nous en cette douce journée sous le soleil. Je suis pleine d’espoir à propos de ce que nous saurons faire cet élan, de cette énergie. Je suis pleine d’espoir sur la joie d’apprendre ensemble à faire différemment, sur la bouscule émancipatrice qui nous attend. En réalisant mon autel de gratitude pour ce printemps qui arrive, je nous souhaite de basculer grâce aux préconisations du Giec pour généraliser cette façon de faire société que je connais, que j’expérimente, que je pratique déjà avec quelques-un.es. Cette société n’est pas une utopie, elle existe, elle fonctionne. Je suis pleine d’espoir car je suis porteuse de cette nouvelle façon de vivre, j’en sème des graines pour témoigner du bonheur à prendre soin de nous tous et toutes, humains et humaines, vivants et vivantes.

Je vous souhaite une excellente fête d’Ostara sous le signe du renouveau profond !

L’Engraineuse #LÉcologieFaitMonBonheur

🍁Graine du jour : Allégorie de la 6ème extinction de la biodiversité🍁

🧡 Je me suis rendue dans les jardins de la mairie de Bordeaux le coeur et le pas léger, impatience comme une enfant, prête pour réaliser un de mes rêves de longue date : admirer les oeuvres légères, articulées de Théo Jansen danser, se déplacer. Et, pourquoi pas danser, me déplacer avec elles. Vous savez, les Strandbeests, ces sculptures gracieuses qui prennent vie grâce au vent, qui semblent faites de paille tant elles se meuvent facilement, et dont j’ai admiré les chorégraphies pendant des heures sur des vidéos : elles me fascinent. Voyant l’affiche annonçant leur exposition à l’occasion du Fab 22, j’y suis allée, heureuse, avec toutes ces images en tête.

🍁 Grosse déception en arrivant dans les jardins, tout est statique. Pas de danse, pas de mouvement, pas de chorégraphie, pas de grâce, les œuvres sont immobiles. Elles sont presque moches, elles sont presque tristes, elles me rendent tristes. Je vais de l’une à l’autre sans grande conviction, heureusement pour moi le jardin de la mairie n’est pas si grand. En observant de près les mécanismes de ces géantes sans vie, en comprenant comment elles fonctionnent, leur magie et leur beauté disparaissent. Je cherche à comprendre le sens de cette exposition, de ce qui ressemble plus à un cimetière qu’à une exposition de Strandbeests.

🧡 Et puis, plantée au milieu de ce décor improbable, au centre de cette mise en scène monumentale et entourée par ces Strandbeests inanimés tels des squelettes de Musée d’Histoire Naturelle, un sentiment familier m’envahit et je peux enfin donner une interprétation, un sens à tout cela. Je lis dans ces créatures sans vie une allégorie de l’érosion de la biodiversité que nous sommes en train de vivre, que nous sommes en train de provoquer. J’y vois même un militantisme écologique, celui de rendre métaphoriquement visible, de rendre métaphoriquement lisible ce que nous avons tant de mal à percevoir dans nos environnements et dans nos musées, ce que nous ne voulons pas (sa)voir.

🦴 En découvrant les cartels présentant chaque œuvre de cet artiste néerlandais, je constate qu’elles portent des noms avec une consonance latine, comme les noms binominaux des êtres vivants et qu’elles sont datées selon des ères qui correspondent à des phases de travail de leur auteur. Aujourd’hui, entravées dans leur action, comme fossilisées, elles interpellent sur le caractère éphémère de la vie, et sur ce qui reste après la vie. Ces œuvres assument leur extinction, elles questionnent la possibilité de leur résilience, elles pointent la responsabilité humaine dans ce processus.

🧡 Ces œuvres me donnent envie de les libérer, de les détacher, d’ouvrir les portes du jardin, d’éliminer toute entrave à leur réveil, à leur renouveau. Elles me donnent envie de crier pour elles, de pleurer pour elles, de chanter pour elles, de m’engager pour elles. Elles renforcent mon envie d’engagement pour le reste du vivant. Elles renforcent mon besoin de prendre soin de la vie, ma conscience des causes et des conséquences de mes actes au quotidien. Elles stimulent mon appétit pour un monde juste pour chacun et chacune d’entre nous et mon envie de danser pour elles qui ne le peuvent plus et avec toutes les espèces qui le peuvent encore. Ces œuvres confortent ma détermination à semer mes graines d’écologie au quotidien et à promouvoir l’artivisme sous toutes ces formes.

🍁À vous de semer votre Graine en allant vous aussi voir cette exposition gratuite et disponible dans les jardins de la Mairie de Bordeaux jusqu’au 1er janvier 2023.

L’Engraineuse #LeQuotidienFaitMonBonheur

🌾Graine du jour : Lammas 2022🌾

💚Qu’ il est bon de caler ma vie sur le rythme de la Terre nourricière, qu’il est bon de ressentir ma connivence avec le reste du vivant ! Qu’il est bon de mener une vie entourée de proches que je chéris, qu’il est bon de prendre le temps en cette période de vacances ! Qu’il est bon de célébrer mes récoltes qui sont chaque jour plus abondantes, qu’il est bon, enfin, d’entrer progressivement dans la nuit ! Je célèbre aujourd’hui le sabbat de Lammas avec une joie infinie, un alignement renouvelé et une gratitude toute particulière !

👩🏻‍🌾Joie infinie de descendre au permapotager chaque matin, pour une promenade qui m’apaise et me ressource. Quand l’air est encore frais, que je suis seule humaine en présence, je chante en cueillant mes tomates, je prie pour que mes concombres continuent à donner, je souris à la vue de mes énormes courgettes, pourtant encore toutes petites la veille. Je m’émerveille devant les papillons et les abeilles qui s’affairent déjà sur les fleurs de capucine et de tournesol. Je danse pour remplir mon panier, j’imagine mes futurs repas préparés avec ma récolte et qui seront partagés avec mes amours, mon cœur n’est que joie.

🪄Alignement renouvelé car il n’y a pas un moment où je me sens mieux moi-même qu’en ces mois d’été où mon quotidien se vit dehors, entre soleil harassant au jardin et fraîcheur lors de mes promenades en forêt. Je peux prendre le temps : le temps de l’observation de la nature qui m’entoure tellement riche de leçons, celui des expériences de dégustation de nouvelles plantes sauvages ou de plantes du permapotager. Celui de l’assimilation des connaissances plus anxiogènes que jamais sur le réchauffement climatique, la pollution sous toutes ses formes et celui de la réflexion pour continuer à changer ou adapter mes pratiques pour ne pas nourrir ces catastrophes anthropiques. Celui où mes pratiques révèlent ma spiritualité et mon écologie intérieure, mon destin enraciné dans celui d’une lignée de femmes sauvages, libres, tellement vivantes.

🙏🏻Gratitude particulière enfin car je mesure ma chance d’avoir été épargnée cette année : pas de (gros) dégât dans la serre, pas de mildiou sur mes tomates,pas d’inondation, pas de grêle… J’en reconnais la fragilité, la préciosité, l’exception quand autour de moi beaucoup ont souffert. Je sais l’humilité face aux événements du ciel déchaîné, je suis consciente de mon pouvoir minime dans les interconnexions au sein de mon écoagrosystème. Gratitude aussi car je mesure les compétences acquises de mes années de pratique permaculturelle et ma confiance instinctuelle aussi pour tenter des compagnonnages dont je pressens la réussite. C’est une très belle année de permaculture pour moi, enfin ! Alors, aujourd’hui, je célèbre ! J’ai pris plaisir à dresser mon autel de gratitude, je célèbre cette étape reposante de la roue de l’année, j’accepte de me laisser porter par elle, de m’en nourrir. Elle est le symbole des récoltes obtenues, quels que soient les domaines de la vie.

À vous de semer en commentaire votre raison de célébrer aujourd’hui !

L’Engraineuse #LeQuotidienFaitMonBonheur