🌻Graine du jour : Les Déliés🌻

Je repose son livre et je sens mon cœur battre très fort : elle l’a fait! Et que c’est bon, et que c’est beau! Le monde qui bascule, nous sommes de plus en plus nombreux à en rêver, à l’espérer, à en débattre, à en avoir peur parfois…

Sandrine Roudaut va beaucoup plus loin, tout en poésie et tout en radicalité, elle donne vie à ce nouveau monde durable et résilient, elle donne corps et belles âmes à ses idées sans concession. Ce récit dont nous avons tant besoin pour que nos utopies deviennent envisageables, et pour qu’on s’y projette, elle l’a fait : et que c’est bon, et que c’est beau!

Je connais cette autrice car elle était venue présenter son livre précédent dans une librairie bordelaise il y a quelques années. Sa présence et son intervention m’avaient bouleversée. Un peu comme un coup de foudre, j’ai eu l’impression de trouver en elle une famille dans laquelle je me suis reconnue. J’ai quitté la librairie son livre sous le bras, submergée par mes émotions et incapable de rester pour la dédicace promise tant je pleurais de bonheur de cette découverte. J’ai lu son livre, Les Suspendu(e)s, il a tout simplement changé ma vie, m’a apporté ce qui me manquait pour me faire confiance. L’année dernière, heureuse synchronicité, une amie commune nous a réunies pour un dîner. Nous devions nous coucher tôt mais nous n’avons pas vu l’heure passer… deux femmes portées par le même désir de changement, refaisant le monde, chacune avec son ton, son expérience et sa capacité d’utopie, elle déjà tellement loin dans sa réflexion et son apport au monde, moi petite Engraineuse en mode fan inconditionnelle, j’aurais voulu que cette nuit ne s’arrête pas…

Son nouveau livre Les Déliés sort demain, et j’ai l’immense privilège de l’avoir déjà lu. C’est l’histoire de la bascule de notre monde, initiée par cinq femmes, cinq sœurs-semeuses, qui entrent en résistance contre l’appauvrissement de la pensée liée à celle de la disparition des mots, en choisissant lors d’un nouveau baptême un mot en guise de prénom, pour continuer à le faire vivre, le faire survivre… Le ton est donné dès le départ, les mots ont le pouvoir de donner accès aux choses, aux faits et à la pensée et Sandrine Roudaut s’en amuse beaucoup! Elle joue avec les mots pour en retrouver le sens premier, celui qu’on a oublié, qu’on ne veut plus voir ou dont on n’a oublié l’origine. Et même mieux encore, elle joue avec les mots pour les détourner et construire en pensée le monde de demain: ainsi les gens s’entraffranchissent et se prémotent, ils abordent le temps de la trèshumanité, alterbâtissent. Les ZAD ou zones à danser fleurissent, les cycloK7 font leur apparition. Dans ce monde, j’appartiendrais à la famille des Engraineureuses, émotion.

Dans ce monde d’après rempli de poésie, de danse, et de musique, ne nous y trompons pas : ce sont bien les idées qui sont les personnages principaux, elles fusent, questionnent tous les sujets, tous les domaines. Elles sont servies par les 5 amies, leurs familles et autres entraffranchis, au sein de la Plateforme, dans les caravanes itinérantes et autres liens-lieux. Il n’y a pas de leader, ni d’opinion, ni de relation, il n’y a pas un groupe pour mener le reste du monde, ici ce sont les intelligences collectives qui sont convoquées, en permanence, et une foi en l’humanité réjouissante, cette histoire est définitivement optimiste! Ce livre est dense, riche en idées car tout est questionné, tout est remis à plat, tout est réinventé, mais surtout, tout prend forme. J’imagine déjà le film ou, mieux, la série, tant c’est dense, qui pourrait en être l’adaptation. Je me suis immergée dans ce monde utopique avec bonheur, mais je ne peux plus croire que ce monde soit utopique, je peux désormais l’envisager sereinement pour mes enfants, pour le vivant, pour nous.

Et vous, quel livre sur le monde d’après vous a fait du bien?

Engrainons-nous les un•e•s les autres!

L’Engraineureuse #lequotidienfaitmonbonheur

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