❤️ Attention gros gros coup de cœur ! Le roman Humus de Gaspard Koenig rejoint le top 10 de mes lectures préférées sur le thème de l’écologie et l’étagère des chouchous de ma bibliothèque.
👨‍🎓 Le point de départ de cette histoire n’est pas banal : 2 étudiants en dernière année de l’école AgroParisTech se rencontrent et deviennent amis durant une conférence donnée par un scientifique marginalisé par son thème d’étude peu séduisant : les vers de terre ! Il expose leur rôle indispensable dans le cycle de la matière et la formation de l’humus, cette terre végétale riche issue de la décomposition de la matière. Arthur et Kevin sont séduits par le propos et saisissent tout de suite les enjeux liés à protection de ces animaux peu populaires pour contribuer à la résilience de nos sols malades. Ils poursuivent les recherches sur le sujet, s’enrichissent l’un l’autre de leurs découvertes, l’émulation entre eux est forte, leurs liens d’amitié se renforcent avec leurs expériences géodrilologiques.
🧑🏻‍🌾 Après les études, leurs voies bifurquent. Arthur reprend l’exploitation héritée de son grand-père, il veut en régénérer les sols après des années de culture à coup d’intrants chimiques et faire revenir les vers de terre. Il se sent appelé par la terre, la sobriété d’une vie de campagne et les promesses d’autonomie alimentaire. Il veut montrer l’exemple d’autres possibles au monde entier, réparer les erreurs des générations passées. Kevin, lui, veut optimiser l’activité des vers et développe une entreprise de lombricomposteurs. Pensés d’abord pour un usage individuel, les lombricomposteurs atteignent un design industriel, Kevin voit grand et veut compter parmi ceux qui jouent un rôle dans le monde d’après en gérant et éliminant les déchets de notre pays voire de la planète.
❤️ Un même désir de futur durable, une même approche du vivant pour le vivant. Deux jeunes hommes, symboles d’une jeunesse en proie à l’écoanxiété, deux projets de vie différents, deux visions de la façon de s’y prendre. Deux histoires d’amour ou de recherche d’amour. Deux milieux sociaux qui s’entremêlent, s’affrontent et se méprisent. Deux désillusions et deux visions écologiques. J’ai tellement aimé ces deux personnages engagés et attachants. J’ai aimé leurs convictions, leurs remises en question, leurs évolutions, leurs contradictions. J’ai aimé leurs désillusions, leurs difficultés à trouver leurs places, leurs fragilités. J’ai aimé le doute à chaque étape de leur cheminement et leurs certitudes fugaces. Le propos du roman est sans concession, ancré dans notre société et ses dérives malades, il propose une approche des combats écologiques et décrit le militantisme sans esquiver sa radicalité.
J’appelle les vers de terre survivants, tous ceux qui dans votre pays possèdent une conscience claire et une âme valeureuse, tous ceux qui ne veulent pas renoncer Ă l’humanitĂ© en eux et Ă la nature autour d’eux, Ă nous rejoindre. Aujourd’hui ignorĂ©s, humiliĂ©s, Ă©crasĂ©s, nous serons demain les artisans du regain. Partout sur le territoire, il nous faut sortir de nos galeries, de nos tas de feuilles et de nos terriers pour dĂ©truire la machine qui nous broie. Il nous reste peu de temps. Nous avons Ă nos cĂ´tĂ©s le meilleur des alliĂ©s et le plus irrĂ©futable des arguments : la vie.
📕 Ce roman est riche, son écriture exigeante et documentée. Sa lecture passionnante m’a amené à me questionner encore sur mon engagement, à me demander jusqu’où je suis prête à aller pour faire basculer notre société pour envisager la survie des générations futures.
L’Engraineuse #LÉcologieFaitMonBonheur
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